Did you know that your version of Internet Explorer is out of date?
To get the best possible experience using our website we recommend downloading one of the browsers below.

Internet Explorer 10, Firefox, Chrome, or Safari.

Skip To Content

Personnes aidantes : vos proches ont-ils besoin d’une aide à la marche?

Disponible en anglais et en français.

Personnes aidantes : vos proches ont-ils besoin d’une aide à la marche?

Par Marguerite Oberle Thomas, RN, BScN et Dr. Susan Hunter

Personne n’a dit qu’il était facile de prendre soin des autres. C’est encore moins facile quand vos proches vivent avec une démence. Vous vous inquiétez sans doute qu’ils fassent une chute sans trop savoir à quoi vous attendre, ce que vous devriez faire et à quel moment. Les études montrent que les personnes atteintes de démence peuvent encore apprendre et réussiront à apprendre, par exemple, à faire de l’exercice ou à utiliser une aide à la mobilité, avec de la répétition et de l’entraînement, ce qui implique de donner des encouragements positifs.

En général, l’équilibre et la démarche changent à mesure qu’évolue la démence. La personne en vient à marcher d’un pas mal assuré. Les troubles de l’équilibre et de la marche se manifestent habituellement dès le début de la maladie.

Que peuvent faire les personnes aidantes lorsqu’elles s’aperçoivent que leurs proches ont les jambes chancelantes et de la difficulté à marcher? Les personnes atteintes de démence ont tendance à marcher moins vite, à faire de plus petits pas et à avoir de la difficulté à retrouver l’équilibre après un faux pas. Les personnes présentant un trouble cognitif et atteintes de démence ont également des difficultés à faire plus d’une chose à la fois comme marcher et parler en même temps. Les troubles de la pensée, de l’équilibre et de la marche sont monnaie courante et s’aggravent progressivement chez les personnes atteintes de démence jusqu’à conduire à une mobilité réduite, aux chutes et aux blessures attribuables aux chutes. Personne ne comprend véritablement les mécanismes voulant que le risque de faire une chute soit plus élevé chez ces personnes. Cela dit, les problèmes d’équilibre, les difficultés à marcher et les jambes chancelantes constituent des facteurs de risque prédominants. À un stade avancé de la maladie, le risque augmente parce que les changements affectant le cerveau ont des répercussions directes sur la capacité d’une personne de contrôler ses mouvements.

L’une des options de traitement les plus courantes en présence de troubles de l’équilibre et de la marche consiste à proposer une aide à la marche, comme un déambulateur à quatre roues, parce que l’appareil améliore la stabilité de la personne. La bonne nouvelle? Il est possible d’évaluer et d’enseigner correctement la manière d’utiliser l’aide à la marche (p. ex. canne ou déambulateur), surtout aux premiers stades de la maladie.

Il est vrai que les aides à la marche peuvent faciliter la mobilité des personnes atteintes de démence. Cependant, il est aussi vrai qu’elles peuvent augmenter le risque de faire une chute. L’utilisation de l’aide à la marche et l’exécution de plusieurs tâches à la fois exigent en effet de transmettre des messages multiples au cerveau. Manœuvrer l’aide à la marche tout en faisant autre chose peut donc se révéler difficile. Par exemple, si une personne tient un paquet, elle n’aura peut-être plus les mains libres pour pouvoir prendre appui si elle perd l’équilibre. Si la personne commence à utiliser l’aide à la marche à un stade avancé de la maladie, elle peut avoir de la difficulté à apprendre à la manier correctement et ne pas en comprendre les consignes de sécurité (p. ex. oublier de bloquer les freins). La plupart des gens acquièrent une aide à la marche sans consulter un professionnel de la santé, ce qui risque de compromettre la sécurité entourant l’utilisation et l’entretien de l’appareil. Il y a une courbe d’apprentissage pour apprendre à la manier en toute sécurité.

Les ergothérapeutes et les physiothérapeutes comptent parmi les professionnels de la santé ayant reçu la formation spécialisée requise pour évaluer, recommander et enseigner les aides à la marche. De tels thérapeutes rencontrent chaque personne individuellement pour discuter des antécédents médicaux associés aux problèmes vécus et évaluer l’équilibre, la démarche et la force musculaire des jambes afin de cerner les sources des problèmes. Ils seront ensuite en mesure de recommander les aides à la marche qui conviennent le mieux aux activités physiques de la personne et à l’aménagement de la maison, puis d’en enseigner le fonctionnement. Soulignons que les troubles de l’équilibre, de la marche et de la faiblesse des jambes évoluent dans le temps. Il est donc conseillé de demander une réévaluation si vous notez un changement chez la personne ou si celle-ci fait des chutes. En plus, la consultation d’un professionnel de la santé permettra de confirmer le type et la taille de l’aide à la marche et de suivre des séances d’apprentissage sur son utilisation correcte.

Les thérapeutes montreront à éviter les erreurs et à minimiser les mauvaises manœuvres durant les séances d’apprentissage. Cela atténue les frustrations et favorise la participation de la personne atteinte de démence. Les thérapeutes répartiront les séances d’apprentissage sur un laps de temps et encourageront l’exercice, ce qui aide à maintenir la force musculaire.

Conclusion générale : Si vous notez que votre proche ne marche plus avec le même aplomb ou que votre proche semble trébucher plus souvent ou même faire des chutes, n’hésitez pas à lui demander de consulter un professionnel de la santé. Les personnes atteintes de démence sont capables d’apprendre – et de réussir – à utiliser correctement une aide à la mobilité. Les professionnels sont en outre en mesure de suivre votre proche, en l’évaluant régulièrement et en s’occupant de l’entretien de l’aide à la marche.

 

Susan Hunter est professeure agrégée à l’École de physiothérapie de l’Université Western (Ontario). Elle pratique la physiothérapie depuis une trentaine d’années. Elle est titulaire d’un doctorat depuis 2009, et sa thèse portait sur l’évaluation du risque de chute chez les aînés vivant dans la collectivité. Ses champs d’intérêt sont la réadaptation des aînés et leur expérience vécue des chutes, de leur fragilité et du déclin de leur mobilité. Susan est vice-présidente de l’International Association of Physiotherapists Working with Older People (IPTOP). Elle a également développé la Liste de contrôle pour l’utilisation sécuritaire des aides à la mobilité (SUMAC), une nouvelle grille d’évaluation qui sert à évaluer les personnes atteintes de démence qui utilisent un déambulateur à quatre roues. La grille d’évaluation est gratuite. Elle est disponible sur le site Web du projet de recherche mené par Susan Hunter, École de physiothérapie de l’Université Western (Ontario).

Marguerite Oberle Thomas, inf. aut., B. Sc. Inf., agit comme consultante et agente de liaison pour la Communauté engagée pour la prévention des chutes, Loop, qui est commanditée par Parachute. Marguerite est aussi une aînée vouée à la prévention des chutes et une ancienne aidante.